Les pratiques de l'interopérabilité : évolution et prospective

L'ingénieur et le technicien des métiers de l'ingénierie du Bâtiment.

Cette vaste catégorie de professionnels du Bâtiment a su profiter des performances et avantages numériques du BIM, au même titre que l'économiste.

Ce qui leur permet d'intervenir dès la conception du projet (au stade embryonnaire de la maquette) pour apporter leur valeur ajoutée.

La tâche combien improductive de double, voire triple saisie du projet pour le calcul disparaît des Bureaux d'Etudes Techniques. Et celle non moins pénalisante de la tenue à jour des documents graphiques contractuels vis-à-vis des modifications successives du projet !

D'ailleurs, dans une perspective de simulation continue, cette tenue à jour de documents papiers serait impossible.

Ces deux préalables au calcul et au dessin sont remplacés par un flot continu d'import/export de la maquette numérique vers les logiciels métiers.

Les armoires à plans papier ont donc disparu (complètement ?) avec le BIM.

Les contraintes dues au temps et aux étapes disparaissent aussi. Puisque les séquences laissent la place à une simulation permanente, la compétence se focalise sur le meilleur calcul et le meilleur choix technique et technologique face à un contexte donné, en évolution constante. L'information en retour vers le demandeur (le coordinateur de l'interopérabilité[1] et son collège) est immédiatement analysée, puis approuvée et réintégrée par celui-ci, qu'elle soit uniquement quantitative, ou accompagnée d'une modification graphique du projet initial (les contre-propositions).

Bien évidemment, ce dialogue permanent entre la basse de données BIM, et les logiciels techniques obligent ces derniers à être munis systématiquement d'interfaces IFC double sens sélectifs. Le niveau de tri des objets et relations doit être aussi détaillé que le permet le langage d'accès au BIM.

L'offre logicielle des métiers a donc profondément évolué elle aussi !

Qu'ils appartiennent au génie climatique ou au calcul de structure, ou à l'innervation technique du Bâtiment, le technicien bénéficie enfin d'un BIM normalisé IFC capable de lui fournir, d'une manière fluide et instantanée, les données propres à sa vue métier.

Le contrôle de cohérence (automatisé) lui signale les incompatibilités avec le voisinage des autres objets du bâtiment (C'est déjà possible avec des logiciels « Cheker » intelligents).

Et ceci pour toute la série de logiciels spécialisés qu'il utilise, de type réglementaire ou de simulation. Sur simple requête.

Ses propres logiciels métiers étant devenus également plus intelligents et rapides, les données propres au métier à ajouter aux extractions du BIM sont réduites.

En particulier, pour les BET qui étudient les lots techniques (le découpage en lots étant par ailleurs caduque), l'accès aux catalogues électroniques de composants et matériels d'équipements est la règle. Les techniciens peuvent donc affiner les choix initiaux des concepteurs, et proposer des modifications cohérentes basées sur des simulations et évaluations de prix en quelques poignées d‘heures, dans la demi ou la journée, selon la charge de travail.

Il en résulte une réactivité qui peut être quasi-instantanée lors des études de projets, devenus réellement interopérables.

Bien évidemment, le mode de rémunération de l'ingénierie a été repensé, comme celui des autres partenaires interopérables de l'opération. Cette évolution du calcul des honoraires et prestations s'est faite sans douleur. La rémunération est sélectivement attachée tout à la fois à la réorganisation des métiers existants, à la création des nouveau métiers, et à la constitution d'équipe interopérables contractuellement missionnée d'une façon différente et variable pour chaque opération.

Les tarifs et barèmes proposés par les Ordres et les Syndicats Professionnels ont disparu (ce qui est d'ailleurs déjà le cas aujourd'hui).

  1. coordinateur de l'interopérabilité : Voir interopérabilité.

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