Maîtriser la sémantique d'un Système d'information

Relations d'héritage, dite aussi de sous-typages entre concepts

Cependant, il existe une relation particulière dans la méthode NIAM, comme dans n'importe quelle méthode de spécification formelle, qui est plus importante que les autres : celle de l'héritage[1].

C'est à dire que les objets de l'ensemble B ont un lien de ressemblance, de parenté avec ceux de A, dont ils sont issus. Bien évidemment, cette relation n'a d'intérêt que si effectivement les deux ensembles sont réellement de même nature pour une opération prévue, et si on peut distinguer une hiérarchie entre les deux ensembles A et B.

C'est le cas lorsque on a consacré de l'énergie à décrire et renseigner les propriétés et le comportement des objets de la classe (ou concept, ou type) A. Si ensuite on veut définir un sous-ensemble B issu de la classe A, pour le spécifier plus en détail, on aimerait bien ne pas être obligé de recommencer la description depuis le début. Cet objectif a donné un nom à cette fonction particulière de sous-ensemble : l'héritage[1], encore nommé sous-typage[2].

On la note par une flèche entre deux concepts dont le sens est obligatoirement du concept qui hérite (sous-type, ou descendant, ici B) vers celui qui donne (le sur-type, ou ascendant, ou parent, ici A).

En général, on interdit, pour des raisons de complexité de gestion, ce qu'on appelle l'héritage multiple : une classe n'hérite pas de plus d'un parent. En revanche, un parent peut avoir plus d'un descendant. De cette manière, l'ensemble des relations d'héritage dans un schéma NIAM est représenté par un arbre.

Reprenons l'exemple de Henri Habrias[3] décrivant une école. L'ensemble "personnel" de cette école est composé exclusivement d'"enseignants", d'"administratifs" et de "techniciens" et "ouvriers spécialisés".

Ce qui se représente :

Exemple de Henri Habrias décrivant une école
Exemple de Henri Habrias décrivant une école

La contrainte de totalité portant sur les trois relations indique qu'il n'y a pas d'autres types de personnel dans l'école que les trois sous-types mentionnés, dont la somme des occurrences représente bien la totalité du personnel.

La contrainte d'exclusion indique qu'un membre du personnel ne peut être présent dans plus d'une classe. Par exemple un enseignant ne peut aussi avoir une fonction administrative.

Exercice

A titre d'exercice, décrivez une équipe pluridisciplinaire avec les fonctions suivantes : économiste, ingénieur, architecte puis réfléchissez à la fonction d'architecte et d'ingénieur-architecte, et complétez le schéma avec ce nouveau concept.

Cette relation d'héritage est tellement importante dans les systèmes d'information qu'elle en est devenue structurante. Dans un modèle conceptuel, on commence d'abord par décrire l'ensemble des relations d'héritage entre les concepts. Ensuite on complète le schéma par les relations binaires, les idées.

  1. Héritage

    Dans un LOO, et dans les IFC, mécanisme qui permet à des objets d'une sous-classe de bénéficier des propriétés des classes "parents" ou sur-classes.

  2. sous-typage ou sous-type

    Autre nom pour désigner la décomposition des concepts en une arborescence de relations d'héritage. Encore appellée "Spécialisation".

  3. Habrias Henri : Professeur à l'université de Nantes, auteur de nombreux ouvrages sur la spécification formelle et la méthode NIAM.

PrécédentPrécédentSuivantSuivant
AccueilAccueilImprimerImprimerRéalisé avec Scenari (nouvelle fenêtre)