Base de données défaillance
CoursOutils transverses

PROBLÈMES - CLÉS EN CONCEPTION DES OUVRAGES.

Les défaillances sont dans leur grande majorité dues à des erreurs humaines; quel que soit le type de structure, quel que soit le phénomène déclencheur de la défaillance. C'est ce qui apparaît après analyse des évènements, reconstitution du ou des scénarios de rupture.

Ces erreurs (qui peuvent être multiples sur un même projet) sont le fait d'un ou plusieurs des acteurs du projet, de la maîtrise d'ouvrage à l'exploitant en passant bien sûr par l'exécution.

La réalisation d'un projet de construction (ou d'un aménagement) se présente comme une somme de processus dont certains sont séquentiels tandis que d'autres se déroulent en parallèle. C'est dire que l'on a affaire à un système. Ce système peut être représenté par un diagramme hiérarchisé décrivant les étapes successives du projet à partir du moment où celui-ci est déterminé.

La phase la plus importante et la plus critique est celle de la conception, puisqu'elle est située à la racine de l'arborescence. C'est à cette étape que sont faits les choix les plus déterminants de la construction : choix des formes, des volumes, des matériaux, des techniques d'exécution. Sans oublier le choix du site, qui peut favoriser ou handicaper le projet, du fait du sol, des conditions climatiques, de l'exposition aux aléas naturels. Souvent le site est imposé en raison de contraintes budgétaires, politiques ou géographiques et les concepteurs n'ont qu'à s'en accommoder.

Les concepteurs forment l'équipe de maîtrise d'œuvre que le maître d'ouvrage a sélectionnée pour cette tâche. Cette équipe a pour mission d'établir le dossier qui sera présenté aux entreprises en vue du choix des exécutants par le maître d'ouvrage suivant les conseils du maître d'œuvre. Autour de l'architecte, on trouve l'ingénieur de structures et les différents spécialistes des fonctions telles que climatisation, distribution de fluides, acoustique, ergonomie, et autres spécialistes en fonction de la nature du bâtiment projeté.

Lors de la conception, tous les choix stratégiques sont faits. Les formes, les trames de l'ossature, les matériaux sont fixés. Ces éléments vont conditionner pour une large part les modes d'exécution.

Il est évident que la première des qualités de la maîtrise d'œuvre doit être sa compétence. Chaque membre de l'équipe doit être qualifié pour la part qu'il aura à accomplir. Ce choix est du ressort et de la responsabilité du maître d'ouvrage et c'est l'avenir de son projet qu'il met en jeu.

 L'arbre générique "matériau-structure" de Denys Breysse (Clermont-Ferrand 25/10/05) met en relief le rôle des acteurs, l'importance des contrôles. Tous les losanges situent les phases de contrôle, ou les points d'arrêt du projet. Ce sont des procédures qui pour être systématisées devraient être intégrées dans un plan d'assurance qualité (PAQ) propre au projet. A posteriori, il est très difficile de savoir si ces procédures ont bien été appliquées et s'il y a eu une communication efficace entre les membres de l'équipe de conception, sauf si l'on peut en retrouver une trace écrite.

L'application de procédures préalablement codifiées (réception des documents utiles, transmission des dessins) conduit à la traçabilité des évènements dans la chaîne.

Le plan d'assurance qualité peut être prévu dans les cahiers des charges qui s'appliquent à chaque acteur. C'est le maître d'ouvrage(MO) ou l'AMO (assistance à MO), ou à défaut la maîtrise d'œuvre qui imposeront cette procédure. Elle n'est pas obligatoire, sauf peut-être pour certains marchés publics. On n'oubliera pas que la "certification ISO" est une procédure extrêmement coûteuse, qui ne peut être exigée des petits bureaux d'études et des PME.. Mais l'assurance qualité n'implique pas nécessairement la certification.

A défaut de PAQ obligatoire, les acteurs sont renvoyés à leurs codes d'éthique respectifs.

C'est pourquoi chez les anglo-saxons, les cas de défaillances de structures sont souvent rangés sous l'étiquette "problèmes éthiques". Il faut rappeler que chez eux, la pratique du génie civil est soumise à des conditions beaucoup plus contraignantes qu'en France. Cela n'est quand même pas suffisant pour éviter les accidents.) Les procédures à appliquer, variables suivant l'importance du projet, peuvent être intégrées dans un recueil de recommandations, un manuel d'assurance-qualité, ou un code bonnes pratiques, spécifiques à chaque acteur.

Définition : Processus

Reprenant la définition de J.L. Tarondeau : le processus « est un ensemble d'activités organisées en réseau, de manière séquentielle ou parallèle, combinant et mettant en œuvre de multiples ressources, des capacités et des compétences, pour produire un résultat ou output ayant de la valeur pour un client externe ».

Processus, ressources, compétences.

 La conception en génie civil est bien un problème d'affectation de compétences.

« Combiner des ressources utilement dans les processus exige des compétences. La compétence est définie comme aptitude à combiner des ressources pour mettre en œuvre une activité ou un processus d'action déterminé ».

Le danger le plus grand est celui de la rupture fragile, donc à éviter à tout prix, puisqu'il entraîne des ruptures brutales, sans signaux avertisseurs préalables.(voir matériaux sans réserve de résistance en plasticité, aciers ayant un faible allongement à rupture, composés de fibres de carbone- nécessitant un fort coefficient de sécurité).

Attention : Éléments sensibles et points qui requièrent une attention particulière :
  • Fondations (portance, tassement, présence d'eau, etc.).

  • Éléments porteurs, éléments de transfert.

  • Contreventements, et transfert en fondation.

  • Examen des éléments soumis à des actions cycliques (fatigue, séisme).

  • Nœuds d'assemblages, joints de dilatation et de rupture.

  • Interfaces (sol-structure, ossature-couverture, éléments coupe-feu).

  • Prise en compte de la dégradation dans le temps (béton, appuis, joints, corrosion).

  • Vérification des situations transitoires, cours travaux.

  • Établissement des documents d'exécution.

  • Appuis, ancrages, enrobage, précontrainte.

  • Conformité des interfaces avec les hypothèses de l'étude.

  • La production des plans est un autre point sensible du projet.

  • Transmission de l'ingénieur au dessinateur-projeteur (ou DAO).

  • Vérification des dessins (autocontrôle interne).

  • Modifications (veiller à la traçabilité, mise à jours des plans corrélés).

  • Transmission des dessins modifiés aux autres acteurs et notamment contrôle externe.

  • Lisibilité des plans, dessins suffisamment explicites pour l'entreprise...

  • Incidence sur le stress, les délais.

Classification des accidents de structures. Base de données, base de connaissances. (page suivante)Les DSC, "déficits systémiques cindynogènes". (page Précédente)
AccueilImprimerRéalisé avec SCENARI