Maîtriser la sémantique d'un Système d'information

Quelle méthode choisir ?

L'utilisateur n'aura pas toujours le choix. Il doit en connaître au moins une, pour ensuite s'adapter aux autres, dans plusieurs objectifs constamment rappelés dans ce cours :

  • Comprendre comment le modèle a été élaboré et les intentions des auteurs (ceci pour dominer le sujet).

  • Savoir interpréter le modèle, c'est à dire déchiffrer sans ambiguïté les documents élaborés avec la méthode. C'est le moins que l'on puisse attendre d'un professionnel : devenir un interlocuteur « valable » qui domine le sujet.

Ces deux derniers objectifs sont ceux de tout « généraliste » des métiers de l'AEC. Si de plus vous êtes chargé de quelques responsabilités informatiques, vous devez impérativement poursuivre les objectifs ci-après :

  • Savoir spécifier soi-même des interfaces[1] d'exploitation, c'est à dire décrire vos souhaits à des informaticiens non compétents dans votre métier. Dans les années qui viennent, et en tant qu'utilisateur, vous serez constamment confrontés à ce type de problèmes : comment concilier les outils informatiques, logiciels et données existants dans votre entreprise, avec la nouvelle norme en marche, pour au moins les rendre compatibles ? Une des solutions consiste à mettre en place des passerelles entre informations et traitements de natures différentes, c'est à dire des interfaces[1].

  • Savoir décrire des aspects complémentaires du modèle pour les besoins propres de votre entreprise ou bureau d'étude, car les IFC ne peuvent décrire la totalité des cas. Les IFC sont d'ailleurs « ouvertes » pour des extensions à la charge de l'utilisateur.

  • Devenir administrateur, coordinateur des échanges, responsable des flux d'informations techniques entre les divers métiers, pour ceux qui se destinent aux nouveaux métiers de la gestion des systèmes d'information et bases de données des ouvrages et composants du Bâtiment.

Comment passer d'une méthode à l'autre ?

Il suffit d'en connaître une pour acquérir le réflexe indispensable de précision, comportement de tout professionnel digne de ce nom.

Il suffit d'en pratiquer une seule pour bénéficier d'une retombée méthodologique importante qui dépasse l'objectif initial de décrire pour communiquer : un outil de réflexion efficace et systématique pour mettre de l'ordre dans ses propres idées, et dans la perception que l'on a soi-même d'un problème.

C'est pourquoi dans ce cours nous avons choisi NIAM[2] pour s'initier à la spécification formelle. Si ce n'est pas la plus récente, c'est celle qui certainement offre une pédagogie la plus attrayante, et permet d'exprimer certaines nuances, du moins dans l'aspect statique d'un modèle.

Puis nous évoquerons UML[3], plus générale, que vous risquez de rencontrer souvent.

Et pourquoi pas EXPRESS-G[4], puisque c'est celle utilisée par les IFC[5] ?

Ce sera à vous de vous adapter, en guise d'exercice.

Enfin, rassurez-vous. Il n'est nul besoin d'être informaticien ou mathématicien pour dominer l'utilisation d'une méthode de spécification.

Il faut simplement un peu de bon sens, et ne pas être allergique à la réflexion, qualité qui ne doit pas vous faire défaut.

  1. interface

    En informatique élément intermédiaire entre deux logiciels pour permettre le transfert de données. Pose d'abord des problèmes de sémantique, avant ceux des formats.

  2. NIAM : Nijssen Information Analysias Method. Méthode de spécification formelle de données, utilisable dans n'importe quel domaine pour décrire sans ambiguïté une organisation de concepts, d'objets, y compris les relations et attributs associés. Cette méthode est normalisée (STEP et ISO en 1983).

  3. UML : Unified Modeling Language : méthode de spécification formelle résultat d'une synthèse entre les trois méthodes OMT, Booch et OOSE.

  4. EXPRESS-G : Formalisme graphique pour décrire une structure de base de données, comme pour NIAM. L'avantage d'EXPRESS-G sur NIAM est qu'il constitue un outil de STEP, qui permet immédiatement d'obtenir une traduction de la base de données, en langage EXPRESS. Inconvénient : il est moins pédagogique que NIAM. EXPRESS-G est donc réservé aux informaticiens.

  5. IFC : Industry Foundation Classes : Classes d'objets fondamentaux dans le domaine de l'AEC, utilisés dans le modèle conceptuel et le modèle physique des données pour les échanges de données informatisées proposés par buildingSmart

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