Les méthodes de spécification formelles
Puisque qu'un langue naturelle est « structurellement » ambiguë, sauf à déployer des talents littéraires qui ne sont pas à la portée de la majorité d'entre-nous, il a bien fallu se tourner vers des méthodes plus précises.
Pas pour s'exprimer dans la vie courante, ni développer des idées philosophiques.
Mais simplement dans un cadre professionnel, pour permettre à des intervenants de travailler ensemble sur un ouvrage commun : la conception d'une machine, d'un produit industriel, d'un ordinateur, d'une procédure informatique, d'un système d'information, d'un ouvrage du BTP.
Rappel :
L'objectif d'une méthode de spécification formelle[1] est de pouvoir décrire des concepts peut-être compliqués, mais finalement rendus très simples, car on peut toujours décomposer un objet complexe en sous-objets élémentaires.
Cette méthode décomposition permet au modèle conceptuel[2] de représenter un aspect du réel sans erreurs d'interprétation possibles.
Autrefois le bâtiment était représenté par une ébauche de modèle, constitué de documents graphiques et écrits disjoints, juxtaposés, sans liens systémiques.
Un petit, tout petit progrès, car partiel, a été accompli par l'utilisation récente de logiciels techniques de DAO[3], CAO[4] et de calcul, dans la mesure où des informations centralisées propres à chaque logiciel font l'objet d'exploitations par extraction. Par exemple, on obtient les façades automatiquement par calcul des faces cachées d'un modèle géométrique tridimensionnel, et des quantités de la même façon.
Aujourd'hui, un modèle beaucoup plus rigoureux et complet vous est proposé, sous la forme d'une base de données d'informations centralisées, organisées, normalisées, commune à tous les logiciels, donc communicables et bientôt partageables : les IFC[5].
La conception des IFC n'a pu être possible qu'à travers une méthode de spécification formelle[1], étape préalable à l'implémentation d'une maquette numérique.
Il existe plusieurs méthodes de spécification formelle, toutes utilisant des conventions graphiques, car chacun sait qu'un dessin est plus facile à comprendre qu'un texte.
On peut citer :
MERISE[6], surtout utilisée par les informaticiens depuis de nombreuses années.
NIAM[7] (Nijssen Information Analysis Method), basée sur des propriétés binaires d'expression de relations.
Plus récente la méthode dite EXPRESS-G[8], dérivée du langage informatique EXPRESS[9], langage objet spécialisé dans la description des bases de données orientées « objet ». C'est celle qui a été utilisée pour la description des IFC.
Diverses variantes de la méthode NIAM, dont la méthode Z, par Henri Habrias[10] .
D'autres méthodes comme OMT[11], Booch[12], OOSE[13], utilisant toutes les concepts des langages orientés objets.
Et enfin UML[14] (Unified Modeling Language) , tentative de synthèse d'un formalisme de spécification, plus qu'une méthode, qui permet de décrire aussi bien l'aspect statique des données ou d'un modèle, que l'aspect dynamique indispensable pour décrire un traitement (procédure algorithmique) intégrant le temps.