Les pratiques de l'interopérabilité : évolution et prospective

Réorienter la recherche non pas vers les IFC, mais dans leur environnement

La progression de la norme IFC est assurée par une organisation stable, à laquelle chaque pays membre de BuildingSmart est sensée contribuer. Plus exactement, BuildingSmart développe et étend le modèle conceptuel à partir du besoin exprimé par les utilisateurs professionnels de chaque pays (voir "Environnement numérique en AEC").

Ce cycle commence à bien fonctionner (voir "Des outils de communication au service du travail collaboratif").

La recherche mondiale n'est donc plus tellement concernée par le développement du modèle conceptuel statique IFC lui-même. Celui-ci, d'ores et déjà, contient toutes les classes d'objets, leurs relations, et les descriptions nécessaires et suffisantes pour représenter les vues de chaque métier de la Maîtrise d'œuvre du Bâtiment, première activité visée par la norme.

De ce point de vue, et pour les métiers concernés, le modèle est largement plus élaboré que les exploitations qui en sont faites (le présent) et qui se feront (l'avenir est garanti).

Les problèmes de fonctionnement, car il en existe, et importants, se situent ailleurs, non pas au sein du modèle normalisé IFC, mais dans son environnement, pour l'instant naissant.

Ces problèmes concernent la recherche appliquée et les éditeurs. Plus précisément :

  • Le développement des logiciels techniques métiers susceptibles d'adopter la norme,

  • L'aide au développement des interfaces (sous-langages spécialisés, macro langages),

  • Les procédures d'agrément et de labellisation des logiciels grand-public,

  • L'approfondissement des méthodes d'échange et l'établissement de guides pour l'utilisateur, et notamment l'étude d'un modèle dynamique des échanges.

  • Le développement de bases de données BIM normalisées avec leur langage d'accès et les contrôles de cohérence de l'information stockée (car ces modules logiciels autonomes ne sont pas du domaine de la norme IFC, rappelons-le, mais de celui des éditeurs membres de BuildingSmart et des utilisateurs).

  • Et plus généralement tout développement de logiciels complémentaires ou autonomes situés dans l'environnement de la norme et de ces BIM normalisés, pour saisir, visualiser, contrôler, compléter, extraire, trier et échanger dynamiquement des données partielles, des « vues » métiers du bâtiment modélisé, tout au long de son cycle de vie.

Remarque

Il existe donc un besoin de recherche appliquée « neuf et sans limites » portant sur les outils logiciels et méthodologiques à mettre en place entre les utilisateurs et la norme IFC.

Cette mission permanente, urgente à initialiser, qui perdurera pendant plusieurs décennies, voire plusieurs générations, est à la charge des éditeurs, semble-t-il.

Mais son ambition, et la difficulté des problèmes à résoudre, implique obligatoirement la recherche appliquée. Elle résulte d'une coopération entre la recherche universitaire (ou organismes privés ou mixtes s'ils existent) et les professionnels concernés.

Prenons deux exemples des difficultés d'échange rencontrées qui justifient l'intervention de la recherche, d'une manière prioritaire pour la généralisation des pratiques, déjà à son premier niveau, celui des échanges de fichiers entre deux partenaires.

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