Les pratiques de l'interopérabilité : évolution et prospective

Le secteur de la Construction négocie le virage du "numérique"

Les premières avancées sont en cours. Elles résultent de l'étude eXpert[1].

Celle-ci fait date dans l'histoire du Bâtiment, puisque pour la première fois ses acteurs principaux se sont réunis pendant plus de deux ans pour étudier ensemble leur avenir.

Les recommandations proposées par cette étude sont donc légitimes.

Elles rejoignent les recommandations formulées par le Centre d'Analyse Stratégique, et celui de la Stratégie Nationale de Recherche et d'Innovation, réunis pour l'étude « Technologies clés 2015 », et plus précisément les recommandations du Plan Bâtiment Grenelle.

Le présent chapitre a pour ambition de les préciser.

Les partenaires d'eXpert ont en préalable confirmé deux obligations dépendantes : décloisonner les métiers, adopter les TIC et les nouvelles pratiques collaboratives.

Parmi les recommandations certaines sont déjà acceptées, d'autres sont reprises par des actions gouvernementales en cours (Le Plan Bâtiment), d'autres restent à consolider.

Les objectifs de mise en œuvre sont à court et moyen termes, entre 2015 et 2020.

Dix ans, c'est le temps nécessaire pour atteindre un seuil d'émergence des pratiques :

  • Porter à cinq mille le nombre de diplômés compétents sur le marché du travail,

  • Réussir le transfert technologique dont ils sont chargés au sein des agences d'architecture, bureaux d'ingénierie, et organismes de Maitrise d'Ouvrage.

  • Lancer des appels d'offres exigeant l'interopérabilité,

  • Constituer des équipes cohérentes de partenaires métiers pour y répondre,

  • Et enfin réaliser un nombre significatif d'opérations pour constater une réussite.

Le critère de réussite serait par exemple que chaque spécialiste diplômé soit tout de suite impliqué dans une opération interopérable dès son arrivée sur le marché du travail.

En d'autres termes, que l'offre de compétence réponde toujours à la demande, croissante.

Objectif réalisable si toutes les actions citées ci-dessous sont immédiatement lancées, la plus « prioritaire » étant évidemment celle concernant la formation initiale, car aussi la plus longue à porter ses fruits.

Les pouvoirs Publics se focalisent déjà sur cette priorité, qui est à l'ordre du jour.

La deuxième priorité, mondiale cette fois, est de poursuivre les recherches pour permettre les échanges de données entre toutes les« vues métiers ». En effet, on retrouve une partie des recommandations de l'étude eXpert dans celles du Plan Bâtiment-Grenelle :

  • Un projet réaliste de formation initiale à l'interopérabilité, adapté au contexte français

  • Qui puisse également répondre au besoin la de formation continue interprofessionnelle

  • Reprendre l'initiative de la recherche développement appliquée à l'interopérabilité (Rendre « fluide » les échanges de représentation des données entre vues métiers)

  • La promotion de l'interopérabilité à intensifier et à prolonger par des services

  • La mobilisation de la Maîtrise d'Ouvrage Publique qui doit servir de référence

  • La mobilisation des Industriels et Fabricants pour aider les artisans et les PME

  • Remédier à l'absence de concertation dans la recherche nationale

Nous précisons ci-après les deux actions jugées prioritaires qui conditionnent les autres, dirigées vers la formation initiale, et vers la recherche appliquée (vers les éditeurs et les utilisateurs).

  1. Expert : Projet Expert confiié à BuildingSmart France (Médiaconstruct) visant à soutenir et accompagner les progrès liès aux nouvelles pratiques, grâce au partage, à l'échange, à la normalisation, et, à la sécurisation des informations techniques sur les projets et les produits industriels, auprès de l'ensemble de la filière et particulièrement de sa multitude de PME/PMI.

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