Les enjeux de l'interopérabilité en AEC

Un impératif, échanger les données entre les métiers

Un troisième progrès économique et de méthode a été possible dans le secteur du Bâtiment, dès que les prix des systèmes informatiques personnels sont devenus accessibles aux petites structures. Rappelons que les acteurs du Bâtiment sont essentiellement de petites et moyennes entreprises.

Les grosses entreprises qui sont pourtant soumises aux mêmes règles de rentabilité ne se sont pas précipité sur les équipements informatiques. Certaines s'étaient équipées de gros et mini ordinateurs, peu rentables, mais pour acquérir une image médiatique d'innovateur.

Le déclic a eu lieu à partir des années 1981-85, période où les micro-ordinateurs graphiques sont devenus tout à la fois bon marché, fiables et performants.

En l'espace de 15 ans, on peut constater que toutes les professions du Bâtiment se sont informatisées (le taux de pénétration des outils informatiques est d'environ 70%, plus ou moins selon les pays d'Europe et les métiers), et utilisent couramment des logiciels graphiques, de calcul technique ou de devis. Les PME[1] s'équipent lentement.

Depuis les années 2000, les artisans, d'abord réfractaires, se laissent séduire par des outils et logiciels devenus très bon marché. Le principal frein à cette évolution est celui de la formation, synonyme, dans leur esprit, de perte de temps.

Cette période correspond à une amélioration spectaculaire de la rentabilité et de la qualité à l'intérieur de chaque métier.

Le cycle Spécialisation -> Progrès -> Audace a conduit au partitionnement des processus de construction et à l'émergence d'acteurs très spécialisés.
Corollaire de la spécialisation, des acteurs toujours plus nombreux

Des progrès sensibles ont également été réalisés dans la production des plans produits par les logiciels de différents métiers. Un standard d'échange de dessin vectoriel s'est imposé, par la force commerciale d'un éditeur qui a su prendre le marché mondial de la table à dessin électronique (Autodesk[2] avec son logiciel Autocad[3]).

Cette avancée a permis certaines innovations dans la maîtrise d'échanges de plans, c'est le cas dans les opérations de synthèse pour la préparation du dossier d'exécution, réalisée à l'aide des « armoires à plans électroniques[4] ».

Au niveau métier, qualité, efficacité, réactivité et réduction des coûts opérationnels ont donc été, dans un premier temps, le corollaire de la spécialisation des métiers et des acteurs de l'AEC. Cependant, cette la spécialisation conduit nécessairement à constater qu'un projet de construction est fondamentalement collaboratif.

  1. PME : Petite et Moyennes Entreprises.

  2. Autodesk : Éditeur de logiciels généraux ou spécialisés dans un métier.

  3. Autocad : Logiciel de DAO généraliste mais très utilisé en AEC, produit par Autodesk.

  4. armoire à plans électroniques

    Système informatique de contrôle de plans numérisés pour les opérations de synthèses. La gestion porte sur les entités du cartouche, non sur le contenu.

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