Les pratiques de l'interopérabilité : évolution et prospective

Les conditions autorisant l'interopérabilité

Ces conditions sont nombreuses. Nous avons déjà examiné la première qui concerne la réussite d'une action nécessairement internationale :

  • Étudier et développer un modèle descriptif (statique) conceptuel universel en AEC,

  • Le consolider par une norme ISO[1],

  • Emporter l'adhésion des éditeurs de logiciels à la norme, développer des interfaces,

  • Effectuer une campagne médiatique vers les métiers et les acteurs de l'AEC,

  • Former aux compétences,

  • Et enfin accompagner la diffusion des outils et méthodes de l'interopérabilité, tout au long de leur évolution,

L'importance et la durée des efforts nécessaires ne peuvent s'envisager que par une coopération internationale. Le contexte national est donc étroitement lié au contexte mondial.

On constate qu'à l'international, BuildingSmart a atteint ses premiers objectifs.

Différentes révisions de la norme IFC aboutissent aujourd'hui à un premier stade opérationnel, démontré par des échanges de fichiers normalisés ponctuels entre certains logiciels de CAO et d'ingénierie du marché.

Ce premier niveau du BIM est exploitable et peut se généraliser immédiatement.

Si des progrès techniques dans la qualité et l'étendue des échanges de la part des éditeurs de logiciels sont encore nécessaires, cette première étape opérationnelle est largement en avance sur les pratiques qu'elle permet.

Le présent cours en a été l'illustration (voir aussi les témoignages de BuildingSmart tout au long des lettres eXpertise[2] de Médiaconstruct).

Pour exploiter ce premier niveau d'échange, et sans attendre le deuxième niveau (explicité au chapitre 4.6), chaque pays doit maintenant analyser, si c'est le cas, pourquoi la généralisation des pratiques prend du retard. Ce qui conduit à examiner si les conditions dans le secteur de la Construction sont réunies. Ces conditions, dont l'existence ou les difficultés de mise en œuvre sont variables d'un pays à l'autre, dépendent d'une quinzaine de facteurs :

Pour le contexte économique et les besoins

  • L'état des lieux économique, social et culturel du pays (niveau d'industrialisation)

  • Le niveau de développement du secteur d'activité de la construction en particulier

  • Le marché de la construction et celui de la requalification du bâti (les besoins)

  • Le marché et le contexte contractuel du déroulement des études en particulier

Pour le contexte politique et professionnel

  • La participation nationale à l'effort mondial de progression de la norme

  • Ll'état de la réglementation du marché pour répondre à la volonté de compétitivité des acteurs

  • L'obligation normative, c'est à dire le niveau de reconnaissance de la norme IFC

  • La capacité d'évolution de la culture professionnelle des métiers vers le travail collaboratif

  • La capacité à acquérir les compétences (l'existence d'une formation interdisciplinaire)

  • La recherche pour faire progresser l'innovation en matière de TIC et de méthode

  • La réactivité des éditeurs de logiciels et l'offre dans l'environnement des IFC

  • Le pourcentage de pénétration des outils informatiques dans les métiers du Bâtiment

Pour le contexte environnemental

  • La participation nationale à la politique mondiale de l'environnement durable

  • La politique nationale et réglementaire de maîtrise de l'énergie (pays « tempérés ou froids »)

  • Le degré de prise en compte réglementaire des contraintes liées aux risques naturels.

  1. ISO : "International Organization for Standardization". Organisation internationale de normalisation, qui spécifie en particulier les normes de communication en informatique. L'ISO dépend de l'ONU.

  2. Expertise : La lettre expertise informe sur l'avancement du projet Expert et plus généralement sur les nouvelles pratiques des TIC dans le secteur de la construction

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